Les lois et la clairvoyance
La prise de conscience passe inévitablement par l'apprentissage des lois et des principes qui font tourner le monde.
Les courants d'idées, de sentiments, d'intérêts se heurtent violemment, et de leurs chocs résulte un état de trouble, de confusion, de désordre, qui paralyse toute initiative et se traduit en une impuissance à trouver le remède.
Il semble que la France ait perdu conscience d'elle-même, de son origine, de son génie, de son rôle dans le monde.
Tandis
que d'autres peuples, essentiellement réalistes, poursuivent un but d'autant
plus précis, d'autant mieux déterminé qu'il est plus matériel, la France a
toujours hésité, au cours de son histoire, entre deux conceptions opposées. Et,
par là, s'explique le caractère intermittent de son action.
Tantôt elle se croit latine et, dès lors, vont reparaître toutes les formes de l'oppression monarchique ou théocratique, la centralisation bureaucratique et administrative, imitée des Romains, avec les habiletés, les subterfuges de leur politique et les vices, la corruption des peuples vieillis.
Ajoutez en dehors de ces conceptions l'indifférence des masses, leur ignorance des traditions, la perte de tout idéal. C'est aux alternances de ces deux courants qu'il faut attribuer le flottement de la pensée française, les ressauts, les brusques revirements de son action à travers l'histoire.
Pour retrouver l'unité morale, la conscience d'elle-même, le sens profond de son rôle et de son destin, c'est-à-dire tout ce qui fait les nations fortes, il suffirait à la France d'écarter les théories erronées, les sophismes par lesquels on a faussé son jugement, obscurci sa voie, et de revenir à sa propre nature, à ses origines ethniques, à son génie primitif, en un mot à la tradition celtique, enrichie du travail et du progrès des siècles.
Car la France est celtique, il n'y a pas de doute possible sur ce point.
Nos plus éminents historiens l'attestent et, avec eux, nombre d'écrivains et de penseurs parmi lesquels les deux Thierry, Henri Martin, J. Michelet, Ed. Quinet, Jean Reynaud, Renan, Emile Faguet et tant d'autres. Si nous sommes Latins, ont-ils dit, par l'éducation et la culture, nous sommes Celtes par le sang, par la terre.
D'Arbois de Jubainville nous l'a répété souvent, dans ses cours du Collège de France, comme dans ses livres : « Il y a 90 % de sang gaulois dans les veines des Français. » En effet, si nous ouvrons l'histoire, nous y verrons qu'après la chute de l'Empire, les Romains en masse repassèrent les Alpes et il en resta très peu en Gaule. Les invasions germaniques passèrent comme des trombes sur notre pays ; seuls les Francs, les Wisigoths, les Burgondes s'y fixèrent assez longtemps pour se fondre avec les éléments autochtones. Encore, les Francs n'étaient-ils que trente-huit mille alors que la Gaule comptait près de cinquante millions d'habitants.
Comme autrefois les Celtes, les âmes qui ont soif d'idéal cherchent aux sources de la nature cette lumière bienfaisante qui symbolise la grandeur divine.
Mais leur fougue juvénile, leur passion pour les armes et les combats les avaient menés trop loin, et les perturbations causées à l'ordre et à la marche régulière des choses retombèrent lourdement sur eux en vertu de cette loi souveraine qui ramène, sur les individus comme sur les peuples, toutes les conséquences des œuvres qu'ils ont accomplies.
Le druidisme s'attachait surtout à développer la personnalité humaine en vue de l'évolution qui lui est assignée. Il en cultivait les qualités actives, l'esprit d'initiative, l'énergie, le courage ; tout ce qui permet d'affronter les épreuves, l'adversité, la mort avec une ferme assurance.
Cet enseignement développait au plus haut degré chez l'homme le sentiment du droit, de l'indépendance et de la liberté.
Quand la guerre prit fin, deux millions de Gaulois avaient succombé sur les champs de bataille. Rome imposa un tribut annuel de 40 millions de sesterces. La Gaule, épuisée d'hommes et d'argent, se coucha, agonisante, sous la hache des licteurs.
Puis, quand de nouvelles générations eurent grandi, quand la Gaule eut pansé ses plaies sanglantes, l'astre de Rome commença à pâlir. Du fond des bois et des marais de l'Allemagne, semblables à des bandes de loups affamés, les Francs accoururent à la curée
Qu'était-ce donc en réalité que ces Francs qui ont donné leur nom à la Gaule ? Des barbares, comme cet Arioviste qui se vantait d'être resté quatorze ans sans coucher sous un toit. Les Francs formaient une tribu de race germanique et n'étaient que trente-huit mille. Mais, au lieu de communiquer à la Gaule leur barbarie, ils se fondirent en elle. Pourtant, les Gaulois n'ont fait que changer d'oppresseurs. Les Francs se sont partagé la terre et ont implanté chez nous la féodalité. Ces rois fainéants et cruels, ces nobles seigneurs du moyen âge, ducs, comtes et barons, étaient pour la plupart des Francs ou des Burgondes, et leurs rudes instincts rappelaient leur origine.
Si la domination romaine, qui dura quatre siècles, apporta à la Gaule quelques bienfaits, d'autre part, son administration rapace consomma sa ruine en détruisant toute sa force de résistance.
C'est ce que M. Ed. Haraucourt, de l'Académie française, nous explique dans un article auquel nous empruntons les lignes suivantes publiées dans une de nos grandes revues : « C'est par eux (les Romains) et non par les barbares que la Gaule est morte. Elle est morte de son organisation intérieure qui fut une désorganisation systématique, elle a péri rongée par le fonctionnarisme et par l'impôt, anémiée par des lois qui pompaient sa richesse, supprimaient son travail et ruinaient sa production. Les envahisseurs ne sont venus qu'ensuite pour achever l'œuvre des législateurs. »
Malgré la longue occupation romaine, malgré l'invasion des barbares du Nord, notre caractère national est encore imprégné du vieil esprit celtique. Le génie de la Gaule veille toujours sur notre pays.
Pendant la longue nuit du moyen âge, l'idéal celtique put paraître oublié, mais il subsistait et sommeillait dans la conscience populaire.
Les druides, les bardes ont été chassés de la terre des Gaules et sont passés dans l'île de Bretagne. Chez nous, les nobles, les seigneurs sont divisés en partis rivaux et s'épuisent en luttes intestines. Le pauvre peuple des villes et des campagnes est courbé sous une lourde tâche, absorbé par les soucis matériels, et souvent souffre de la faim et de la misère.
Le joug féodal et théocratique a longtemps pesé sur la France, puis, l'heure est venue où elle a repris sa liberté de penser et de croire.
Comme aux âges celtiques, le monde invisible intervient.
Grâce à cette lumière, l'infini s'est ouvert pour nous jusque dans ses intimes profondeurs. Au lieu d'un paradis béat et d'un enfer ridicule, nous avons entrevu l'immense cortège des mondes, qui sont autant de stations que l'âme parcourt dans son long pèlerinage, dans son ascension vers Dieu, construisant et possédant en elle-même sa félicité et sa grandeur par les mérites acquis. A la place de la fantaisie ou de l'arbitraire, partout se montrent l'ordre, la sagesse et l'harmonie.
Ainsi se réalise le réveil celtique prévu par les bardes.
A travers les dures vicissitudes de son histoire, le peuple celtique a toujours affirmé sa volonté de vivre, sa foi inébranlable en elle-même et dans son avenir et cela surtout aux heures où tout semblait perdu.
Mais son œuvre est purement pacifique. Ce qui s'agite au fond de son âme, ce n'est pas un besoin de puissance matérielle, c'est seulement le sentiment de sa noble origine et celui de ses droits.
Ainsi que l'a dit Lord Castletown : « L'idée celtique est une idée de concorde et de fraternité et cela est écrit partout dans les légendes et les dogmes philosophiques de ce peuple. »
Tous les initiés savent que le Celtisme rénovateur apportera à la France ce complément de la science et de la religion qui lui fait défaut, c'est à dire une connaissance plus haute du monde invisible, de la vie universelle et de ses lois.
Sources :
Jean-Louis Brunaux - « Les Druides, des philosophes chez les barbares »
Edouard Schuré - « L'âme celtique et le génie de la France à travers les âges »
La prise de conscience passe inévitablement par l'apprentissage des lois et des principes qui font tourner le monde.
La dissertation suivante, donnée spontanément par un Esprit supérieur qui s'est révélé par des communications de l'ordre le plus élevé, résume de la manière la plus claire et la plus complète la question du rôle des médiums :
(...) Nous étions réunis, un beau soir, tranquilles et en famille, autour de la table, occupés à causer avec Emile T... lorsque, par coups frappés, celui-ci nous prévint que l'esprit de Méhul désirait nous parler.
Aptitude de certains médiums pour les choses qu'ils ne connaissent pas : les langues, la musique, le dessin.
L'homme s'est toujours demandé, avec autant d'angoisse qu'aujourd'hui, en présence des menaces qui l'assaillent de toutes parts : « Où donc allons-nous ? Qu'allons-nous donc devenir ? ».
La classification des Esprits est basée sur le degré de leur avancement, sur les qualités qu'ils ont acquises, et sur les imperfections dont ils ont encore à se dépouiller. Cette classification, du reste, n'a rien d'absolue.
Comment des Esprits peuvent-ils agir sur la matière ? Cela semble contraire à toutes les idées que nous nous faisons de la nature des Esprits.
La source (Dieu, l'univers, le créateur...) a projeté la parcelle de lumière qu'est l'âme, et cette étincelle de pensée divine doit arriver, par des transformations et des accroissements successifs, non seulement à l'expansion de l'âme individuelle mais encore à former les vibrations collectives qui contribueront à l'entretien et à l'équilibre de...
Les courants d'idées, de sentiments, d'intérêts se heurtent violemment, et de leurs chocs résulte un état de trouble, de confusion, de désordre, qui paralyse toute initiative et se traduit en une impuissance à trouver le remède.
Les druides se sont inspirés des éléments extérieurs par la conception des trois cercles synthétisant les forces naturelles et morales. Il existait une initiation à plusieurs degrés et l'enseignement ésotérique était très développé.